lundi 27 juillet 2009

Haikus

(Haiku : poème bref, d'inspiration japonaise, évoquant les saisons et la fuite du temps.)

Printemps


Après-midi de printemps

Enfant montant dans l’arbre

Ombrageant la maison


Fleurs de printemps :

La ville nouvelle

Retourne au vieux temps


Attendre, attendre

Sous le vent

Du printemps


Petit nuage de coton

Regarde changer

L’immensité du ciel


Le monde renaît

Le coucou chante

Dans l’arbre près de l’étang


Petit oiseau

Caché dans les feuilles

Cri


Souvenirs d’enfance

Reviennent

Lors de son décès


Eté


Chaleur du soir

Près des lampes

Le bruit des moustiques


Le sable chaud

Dansant sous nos pieds froids

S’envole


La rosée

Brille

Sur l’herbe verte


Soir d’été :

Le ciel est fatigué

Solidarité


Soleil d’été :

A travers la fenêtre ouverte

Sonne le téléphone


A la fin de l’année

La sonnerie retentit

Mais personne ne l’entend


Ce matin d’été

A travers les rideaux

Le soleil me réveille


Chaleur :

L’enfant couché

Cherche le sommeil


En levant les yeux

Nuit noire

Silence


Automne


Automne

Fruité

Noyé


Le soir

Le banc sous le brouillard

Retrouve un enfant


Les feuilles mortes

S’envolent

Dans le jardin


L’automne est là

Les poissons se cachent

Dans la grotte de l’étang


L’hiver approche

Les hirondelles sont parties

Le calme règne



Hiver


Ce matin d’hiver

Le ciel au-dessus des champs

Le serpent dort profondément


Je me souviens de ces matins d’hiver

Le visage triste d’un chat devant sa porte à attendre

Son maître n’est toujours pas levé


La glace du lac

Dore au soleil

Pour ses cauchemars


Pendant l’hiver :

La maison du coin

Est couverte de neige


La lune d’hiver

Se couche tard le matin

Puis se lève tôt le soir


Nuit d’hiver

La glace refroidit

La flamme de mon cœur


Froid du matin

Arbres dénudés

Nuages colorés


L’hiver

Une petite souris

Cherche le puits


Le corbeau

Chante

Au-dessus de l’étendue blanche


La neige blanche

Le corbeau noir

Un éternel conflit

dimanche 28 juin 2009

Un mot pour un poème

(variations en vers à partir d’un nom, que ce soit en losange ou jusqu’à épuisement de l’imagination ou de l’envie.)


Amour

Amour rouge

Amour avec de la tendresse

Amour bruyant de bisous tout noirs

Amour, sentiment, tracas,

Amour inconnu

Amour

_______


Rire

Rire d’enfant

Rire de gros guili

Rire de joie quand je suis avec toi

Rire au beau parfum d’argent

Rire des belles nuits

Rire à l’infini

Rire


Chemin

Chemin que l’on cherche

Chemin lointain

Chemin des jours heureux

Chemin enneigé

Chemin infini de sortie

Chemin ensorcelé

Chemin enchaîné à la terre à cause de nous

Chemin qui file le long de ma vie

Chemin griffé par les griffes des roses

Chemin en détresse car il est enseveli

Chemin rempli des larmes des enfants

Chemin équerré du vent violent

Chemin éclairé par le soleil levant

Chemin tué par le gel de l’hiver

Chemin endormi par les fourmis

Chemin foudroyé

Chemin aimé par ses alliés, déchaîné

Chemin accordé par nos corps

Chemin lié aux légendes, ses pitiés

Chemin sourd d’amour

Chemin envahi de petites filles

Chemin enseveli de prières

Chemin

__________________


Rose

Rose blanche

Rose claire et pure

Rose magnifique pleurant

Rose légère qui nous emporte

Rose pitoyable qui s'embellit

Rose au regard si charmant

Rose fanée qui refleurit

Rose qui reflète dans l'eau

Rose qui fleurit à jamais

Rose aux parfums légers

Rose aux pétales doux

Rose amoureuse

Rose


Arbre

Arbre sourd

Arbre triste

Arbre d’hiver

Arbre sans feuilles

Arbre qui nous est cher

Arbre en robe d’automne

Arbre dont les fleurs s’ouvrent

Arbre de la vie dessiné dans un livre

Arbre dont le bois éclate dans un bruit sourd

Arbre qui rêve dans mon dessin animé

Arbre qui quand je pense à lui, parle

Arbre à qui je rêve tout le temps

Arbre de mon cœur qui s’écrase

Arbre tatoué de baisers

Arbre de la nuit étoilée

Arbre qui rit pour rien

Arbre de mon enfance

Arbre que j’aime tant

Arbre de mes vingt ans

Arbre que ma vie voit passer

Arbre

_____________

Matin

Matin ensoleillé

Matin de la vie

Le matin est arrivé trop tôt

Le matin de la mort, on dort

Matin morose, tu es magnifiquement à pleurer

Matin de pluie tu nous réveilles

Matin ami, tu es vivant

Ce matin l’heure est arrêtée

Matin



La vie

La vie ralentie

La vie dure compliquée

La vie est une naissance dont la respiration commence

La vie son des battements de cœur à chaque seconde

La vie mystérieuse car demain sera peut-être la fin

La vie c’est de vieillir d’un an tous les ans

La vie est triste car dans le cœur l’amour n’est qu’une flamme

La vie donne des plaisirs instantanés

La vie silencieuse – le son de la joie ne vient pas

La vie est belle de se rappeler ses souvenirs

La vie est vide de s’exprimer sans dégoût

La vie de rêve

La vie

______________


Rêve lointain

Rêve assourdissant

Rêve stupéfié royal

Rêve mauvais imaginaire

Rêve la tête en l’air

Rêve énorme

_____________

Placard

Placard rempli de joie

Placard rempli d’espoir

Placard dont le fond ne se voit pas

Placard amoché par le temps

Placard clair et rempli de lumière

Placard dans la bibliothèque de la prairie

Placard où la belette dort le soir

Placard brûlé par l’incendie du palais

Placard qui mène aux enfers

Placard à mourir de rire

Placard du paradis

Placard

Silence

Silence des élèves

Silence très profond

Silence des galaxies

Silence de notre dernier jour de vie

Silence qui réveille les morts

Silence qui fait mal aux oreilles

Silence de la maison de mes grands-parents

Silence du paradis des anges

Silence d'amoureux

Silence de l'eau

Silence

______________________

Dégoût

Le dégoût de la vie

Le dégoût emprisonné au cœur des enfers

Le dégoût des pensées qui meurent dans les songes

Le dégoût du gâteau d’anniversaire avant d’être mangé

Le dégoût du mort qui revient à la vie

Dégoût du rêve du paradis sur le matelas

Le dégoût à la tombée de la nuit

Le dégoût de l’ennui

Le dégoût du vieillard qui regarde la pendule

Le dégoût par la fenêtre de ma voiture

Le dégoût de la feuille qui tombe

Le dégoût du dialogue entre le mari et sa femme

Le dégoût du prisonnier qui va être exécuté

Le dégoût du ciel par le voyageur

Le dégoût de la fleur fanée

Le dégoût de l’oubli

Le dégoût de la flamme qui s’éteint

Le dégoût du pardon du pécheur

Le dégoût du souvenir de l’enfance

Le dégoût de l’oreille du sonneur de cloches

Le dégoût des ténèbres

Le dégoût de la joie par les jeunes mariés

Le dégoût du soir où la lune brille

Le dégoût au plus profond de soi

Le dégoût du solitaire devant la fenêtre


Neige
Neige blanche
Neige rose du matin
Neige blanche du mont Olympe
Neige qui bouge sur la montagne
Neige que le froid a retrouvée là-haut
Neige dont on a humilié le froid glacial
Neige enterrée sous le chalet de bois
Neige blanche du dimanche matin
Neige que l'on regarde avant la mort
Neige dont on fait des batailles
Neige que l'on voit au premier souffle
Neige

Feuille de mots


(Exercice tiré du Nouveau magasin d'écriture d'Hubert Haddad : des noms, choisis avec soin pour leur richesse, puis couchés en désordre sur une feuille. On en tire ensuite au hasard deux, trois, cinq, huit, selon ce qu'on veut faire, avant de les agencer en une formule insolite, un mystérieux dialogue ou un quatrain aussi sibyllin que les Centuries de Nostradamus.)


I

Les rivières en révolte
Le vertige des oreilles
le roc de la vierge
Le couteau de la rose
Le carnaval du paradis
Le palais de l'ivresse
Le bleu de la pluie

II

Quel est le chagrin du corbeau ?
- La lumière du renard pénètre dans la mort.

*

La plaie du soupir est elle remplie de poussière ?
- Dans l'armoire, la cloche tombe sur un poële en fer.

*
Les racines du labyrinthe sont-elles couvertes de folie ?
- Le bélier naquit de la musique du mendiant.

*
Où est la porte de la chambre aux montres ?
- La petite fille et le renard sont tout recouverts d'algues.


III

La couronne montagne
A eu ce matin un navire
Où le muguet fantôme
attire le requin

*
Le soleil n'a plus de sommeil
Il a peur de la nuit de sa mort
Les rouges-gorges volent le sablier
Ils sont ensorcelés par la feuille d'argent

*
Les vagues de la mer
Les scorpions en feu
Ils donnent l'amour du Paradis
L'union d'une racine pénètre dans la vie

*
Coucou dit le hibou
Avec sa gaieté d'ange
Le corbeau est en colère
Que la terre fasse sa prière

*
Les flots mouraient dans l'orgueil
Tandis que la mort emplissait les roches
Qui étaient ravagées par le carnaval
Le feu des bougies était enfermé dans le marbre

*
Dans la rosée du matin
La sirène de glace
Se venge de la roue de vierge
Dans une gorgée de main

*
La mémoire du corbeau
C'est un serpent de folie
Le néant rit de fierté
Et le paradis devient silencieux

*
Dans la cour de la pensée
Vit l'empire des nénuphars
Où dort le placard des pleurs
Qui rêvent de la planète du paradis

*
le tigre tire le dé dans le mur
Le fantôme est dans l'arbre
Le fou est dans la tour
Le grain de blé est dans le château



IV

Plusieurs voyageurs sont morts, en allant chercher du bois en-dessous de la tour, le soir de Noël.
Ils sont fous pour aller au Paradis.




Poème de poèmes, 2


Dormir, dormir - oser faire du bruit !
Cette troupe infecte

La chimère s'exténue. La science, la nouvelle noblesse
Le printemps est là, cristal noir

Les légères - une femme sans forme et sans identité

Le cauchemar !

mardi 23 juin 2009

Mémoire en vrac




Je me souviens de ma première rencontre avec un poisson-aiguille.

Je me souviens de notes de musique dans mon berceau.

Je me souviens du grincement du parquet en bois de mon ancienne maison : c’était un peu un son aigu et sourd.

Je me souviens de l’irritation interminable de la varicelle.

Je me souviens de l'odeur chlorée de la piscine en ouvrant les volets.

Je me souviens de m’être assise sur une bouée en forme de canard, à la mer, il y a environ cinq ans. Je suis sûre de m’y être assise une seule fois car je suis allée vers les rochers, et ma bouée s’est crevée. J’étais très triste, et en même temps hilare.

Je me souviens de mon premier baiser sur la bouche, avec une chèvre.


Je me souviens de la brûlure que m’avait causée la lampe sans ampoule quand j’y avais introduit mes doigts.

Je me souviens des rires en français.

Je me souviens de la peur éprouvée avant de sauter dans le lac d'un rocher d'environ cinq mètres.

Je me souviens d’un rêve inoubliable, j’avais environ six ans. C’était sombre, dans une maison, et une personne était couchée dans un canapé. Puis une autre personne arriva, prit un couteau et la tua. Quand elle s’aperçut que je regardais elle fonça sur moi. Mais à ce moment je me réveillai.

Je me souviens de mes peurs dans mon lit la nuit.

Je me souviens d’un cours de latin : M… n’arrivait pas à parler, qu’en répétant « Euh…Euh… » Et quand elle réussissait à parler c’était pour dire quelque chose de pas vraiment important.

Je me souviens que je dessinais sur un grand tableau bleu, blanc, rouge.

Je me souviens d’une chaise sur laquelle je m’était assise pour la première et la dernière fois ; c’était dans une pizzeria où les pizzas étaient infectes, il y a environ deux ans. J’étais très déçue car c’était moi qui avais insisté pour y aller, et j’étais sûre que mes parents ressortiraient cet argument pour ne plus aller dans une pizzeria.

Je me souviens de la dureté du mur de la maison, quand j’étais à vélo.

Je me souviens de la fois où je me suis assise sur une jument qui s’appelait Vicky, en Ardèche, il y a environ deux ans : c’était un cheval et je me sentais très grande. J’étais fière.

Je me souviens du poney noir et blanc dans un parc en fleurs.


Je me souviens de m’être assise sur un quad, en Ardèche, pendant les premières vacances d’été. J’avais peur car je n’en avais pratiquement jamais fait, qu’il y avait beaucoup de cailloux et que le moniteur me disait d’accélérer. J’étais très légère donc je rebondissais à chaque caillou.

Je me souviens de l’anniversaire de ma sœur il y a un an, à la plage, dans un bon restaurant ; j’avais froid mais j’étais contente.

Je me souviens de l’excitation que j’ai eue quand ma mère m’a dit qu’on partait à la Réunion.

Je me souviens du bruit du scotch, pour monter les cartons.

Je me souviens du confort de mon nouveau canapé : il était moelleux et rebondissant.

Je me souviens il y a deux ans de m’être assise pour la première fois dans la tour Eiffel ; la vue était magnifique même si je n’étais qu’au premier étage.

Je me souviens de m’être assise sur un rocher en altitude, à la montagne, il y a un an. Je voyais les hôtels, qui me paraissaient si grands du bas, plus petits que mon doigt.

Je me souviens il y a un an, quand j’étais partie visiter le Louvre, de m’être assise sur un mur pour manger ; il y avait beaucoup de pigeons et les filles à côté de moi hurlaient de peur.

Je me souviens de m’être assise sur le dos d’Elisa il y a huit jours, après les deux heures de gym : j’étais bien.

Je me souviens des cailloux coincés entre mes pieds et mes méduses lorsque je jouais sur notre terrain de basket.
Je recommençais toujours.

Propositions pour l'après-vie


(Visions plus ou moins conventionnelles de ce que devient le monde après la mort)


M. Z croyait que, sa dernière heure arrivée, il se retrouverait dans le corps d’un animal, comme piégé.


Un méchant garçon croit que quand on meurt on a droit à des trimetisses avec les diabletines.


Mme A., lors de sa mort, s’est retrouvée au sommet de la plus haute montagne du monde : l’Everest. Etant plus jeune, elle avait une phobie, le vide. Rien qu’à voir cette gigantesque montagne, elle sentait ses jambes trembler sous elle. Elle sauta, ou plutôt tomba, car derrière elle, quelqu’un l’avait poussée. En dessous d’elle, le sol ne se rapprochait pas. Elle dut se rendre à l’évidence : elle tomberait infiniment.


La fille de ma voisine croit que quand on meurt on voit les personnages légendaires comme le père Noël, mère Nature, le lapin de Pâques ou Cubidon.


M. X était persuadé que s’il mourait, il se retrouverait dans le passé, plus exactement un an auparavant, lors de l’apparition des premiers symptômes du cancer, celui des os. Il pensait qu’il devrait revivre indéfiniment cette douleur, ce malaise.


Une sœur croit que quand on meurt on va voir Jésus et on se serre à ses côtés avec les anges.



Un gangster croit que quand on meurt on va avec les diables et qu’on se transforme en diable ; et on peut faire du trafic.


Lorsque Caroline mourut, elle se retrouva dans un lit situé devant une magnifique cheminée dans une très grande pièce. Caroline crut qu’elle avait survécu à son accident de voiture. Soudain une femme entra dans la pièce. Cette femme était vêtue d’un costume de servante de l’époque du moyen âge, c’était une époque qu’elle adorait. La femme lui adressa la parole : elle avait la langue du moyen âge. Caroline crut que c’était une plaisanterie, mais elle comprit très vite qu’elle était dans le passé. Elle savait à présent ce qui arrivait aux défunts, et elle se demandait ce qu’étaient devenus ses amis et sa famille dans le passé. Elle ne savait pas depuis quand elle s’était endormie ni l’âge qu’elle avait.


Armance, lorsqu'elle mourut, se retrouva dans le presbytère. Elle ne savait pas ce qui lui arrivait. Tout à coup un prêtre entra. Il lui dit de confesser toutes ses fautes si elle voulait aller au paradis. Armance s'y mit de suite. Pour elle, l'exercice était facile. Elle n'avait qu'à s'excuser pour ses fautes. Mais après s'être excusée pendant trois heures, elle ne trouvait plus rien à dire. Chose encore plus étrange, elle ne ressentait ni la faim, ni la soif, ni la fatigue, seulement l'ennui. Elle s'était fait piéger car on ne peut pas confesser toutes ses fautes. Elle comprit alors qu'elle devrait prier indéfiniment.



Les dernières bulles d'air remontent à la surface. Je ferme les yeux. Mes poumons me brûlent, le sang bat mes tempes. La souffrance me submerge. Mes bras luttent pour remonter à la surface. Soudain tout s'arrête. la souffrance fait place à un bien-être extrême. La joie envahit mon coeur submergé de bonheur.


Peu à peu je reprends de l'assurance, j'oublie ma terreur. Mourir me faisait peur. A présent la mort ne me semble plus si terrible, c'est une délivrance. J'ouvre les yeux. Je m'attendais à me retrouver devant un ange mais tout ce que je vois devant moi est une salle blanche sans fenêtres. Au milieu se trouvaient une chaise et une table noire où reposait une feuille blanche.


Je m'installe sur la chaise et contemple la feuille. Ne voyant qu'une étendue blanche je veux observer les murs de la salle mais mes yeux restent fixé sur cette feuille. Mes yeux ne répondent plus, mon corps refuse de m'obéir. Je veux fermer les paupières, m'arracher à cette vision hypnotique. Impossible. L'angoisse me gagne. Des heures durant je contemple cette feuille. Cette immensité blanche me terrifie. Mon regard s'y perd, la feuille est si profonde ! Pourquoi me force-t-on à la fixer ? Que se passe-t-il dans mon dos ?


Des jours durant mon regard a erré sur cette feuille sans rien voir qu'un voile blanc. Je commence à devenir fou ! Est-ce dont ça, le paradis ? Plutôt aller en enfer !

De rage, mes poings se referment.


Je sursaute. Le premier mouvement depuis des jours !


Doucement, je tourne la tête !

Enfin. Je peux voir ces murs que j'ai tant enviés.

Une porte noire s'y détache. J'hésite.

Qu'est-ce qui m'y attend ? Une nouvelle feuille blanche ?

Ma main se pose sur la poignée.

Lentement j'ouvre la porte.

Je hurle. La douleur me transperce de nouveau. Mes poumons sont à deux doigts d'exploser !

Une main me tire par l'épaule. Suis-je en enfer à présent ?

La douleur augmente, bien que je pense que c'est impossible. Je veux hurler mais l'eau m'en empêche. D'un coup mes poumons me semble-t-il s'enflamment. De l'air ! Je garde les paupières fermées. Une voix me parle, mon sauveur. Les yeux fermés je pleure : je suis vivant !

Je repense à cette feuille blanche. Est-ce le paradis ? Ou simplement un rêve ?

Peu importe. Je ne veux plus y penser.

Je veux profiter de la vie. Le paradis, si je n'y ai pas déjà été aujourd'hui, ne vaut rien comparé à la vie.


J'ouvre les yeux. Me revoilà dans un monde merveilleux. L'homme me demande comment je me sens. Je lui souris, rien de plus. J'écoute les oiseaux.